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Extrait de "Embrasures"

5 décembre 2013

(retour à la page d'accuei) Chapitre 1 - La

 

 (retour à la page d'accuei)

 

 Chapitre 1 - La désinformation

Avant de suivre une certaine chronologie sur les grands événements sociaux et politiques que j’ai connus, j’ai voulu commencer par un premier chapitre axé sur ce cancer qui a conduit à une dilution morale et politique mettant notre identité en grand péril, à telle enseigne que beaucoup de gens envisagent sans états d’âme particuliers de se fondre dans un ensemble protéiforme européen, voire mondial, dirigé par des techno-structures anonymes et impérieuses, à la légitimité sujette à caution.

On ne combat pas les idées à coup de fusil disait le polémiste Rivarol avant la révolution. L‘évolution de la société a donc fini par contraindre les dirigeants à imaginer d’autres armes, moins bruyantes mais plus sophistiquées et plus redoutables pour garder à tout prix le contrôle de l’information, c’est à dire du pouvoir.

Ce furent d’abord la censure et la propagande et on n’a peut-être pas oublié que pendant la grande guerre ces moyens furent largement utilisés, et sans complexes puisque toute pensée exprimant un soupçon de défaitisme était sévèrement punie, que la presse était soumise à une sévère censure et que le public n’était informé que par les seuls communiqués (presque toujours exagérément optimistes) du Grand Quartier Général de Chantilly. Aujourd’hui ce serait franchement tyrannique mais, à l’époque, c’était un mal nécessaire pour que la population ne perde pas trop le moral et continue à soutenir sans défaillance l’effort de guerre intégrale comme disait Clemenceau, nous dirions aujourd’hui : de guerre totale.

Ce n’était pourtant pas une forme maligne de désinformation puisque la survie même du pays dépendait de l’intransigeante fermeté de nos chefs, civils et militaires, en un temps d’extrême péril où les hommes étaient au front, les chevaux réquisitionnés, les paysannes attelées aux charrues pour cultiver la terre à leur place, et les citadines aux ateliers pour tourner des obus. Les poilus, eux, vivaient terrés dans des trous infâmes qu’ils partageaient avec d’innombrables morts sans sépulture et tous les détritus de la bataille.

Cela dura 51 mois et c’était tout aussi apocalyptique du coté allemand. Chez nous, les combattants étaient essentiellement de paisibles paysans conduits au feu par des lieutenants instituteurs, patriotes et souvent de gauche, et des capitaines ou chefs de bataillons, fréquemment monarchistes et antirépublicains. Tous savaient pertinemment que le commandement travestissait grossièrement la vérité (le fameux bourrage de crânes), et que les politiques n’avaient pas perdu leurs mauvaises habitudes d’avant guerre mais ils acceptaient cela (en râlant d’ailleurs), comme faisant partie des sacrifices nécessaires : c’était cela l’union sacrée. L’union de tout un peuple dressé pour chasser l’envahisseur qui occupait avec une brutalité toute germanique le quart Nord-est du territoire national.

Entre les deux guerres la censure s’estompa et la propagande gouvernementale, plus diffuse, fut largement contre-battue par la profusion des journaux d’opinions qui existaient alors, permettant à toutes les formes de libertés de pensée de s’exprimer, parfois avec une violence de ton qui ne serait plus tolérée aujourd’hui par les censeurs du politiquement correct : ceux qui s’offusquent et poussent des cris d’orfraie dès qu’on appelle un chat, un chat. Toutefois une forme de désinformation diffuse était dans l’air puisque nous étions persuadés d’avoir la première armée du monde et une position d’arbitre s’imposant partout. On a vu ce qu’il en était lorsque vint le temps de la confrontation.

Après la seconde guerre mondiale, d’abord vaccinés contre tout ce qui pouvait rappeler la méthode Goebbels et sa Propaganda-Staffel de sinistre mémoire, on en vint pourtant à imposer une sorte de pensée unique axée sur les seules valeurs de la résistance et, par contre-coup, à discréditer tous ceux qui n’y adhéraient pas totalement ou émettaient des réserves, eu égard aux brutalités et « bavures » qui les avait entachées. Ce n’était toujours pas de la désinformation à proprement parler mais, en quelque sorte, une information pré-formatée, avec en toile de fond la rivalité USA-URSS qui favorisa l’élaboration d’un procédé moins brutalement coercitif mais infiniment plus subtil pour contrôler l’opinion : la désinformation telle que nous la subissons aujourd’hui.

Ce néologisme, déjà utilisé par les Soviétiques, fut traduit et répandu pendant la guerre froide par l’écrivain Vladimir Volkoff qui décortiqua les techniques destinées à donner une fausse image de la réalité, d’autant plus diaboliques qu’elles s’appuient sur des informations ayant souvent une base réelle ou vraisemblable qui les rendent crédibles. En caricaturant, c’est comme si des « experts » es-désinformation confirmaient que le soleil se lève à l’est (chacun peut le constater) mais expliqueraient que c’est parce qu’il tourne autour de la terre.

Le but étant aussi bien de façonner l'opinion pour des motifs politiques que pour promouvoir des intérêts privés dans un but mercantile. Pour cela, la presse censée être un contre-pouvoir, constituait un vecteur de premier choix, elle fut donc progressivement détournée de sa vocation première pour devenir l’arme de l’intox et de la tromperie. Ce plan machiavélique a bénéficié de la concentration concomitante des médias entre les mains de quelques puissants groupes de presse, eux-mêmes ayant des intérêts communs avec de véritables cartels politico-financiers ou industriels.

Depuis une bonne trentaine d’années ce système est parfaitement au point et la presse n’a plus pour raison d’être « d’informer » mais de contribuer à « contrôler », afin de conduire le citoyen (et consommateur), là où sont les intérêts de ces coalitions d’intérêts. Bien entendu, je parle de la « grosse presse » et des télévisions et non pas des petits périodiques d’opinions qui vivotent tant bien que mal, sans apports publicitaires ou subventions.

 En principe la censure a disparue, sous sa forme basique du moins ; en effet, même si la Déclaration des Droits de l’Homme proclame que la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme, elle reste quand même sous jacente avec une restriction de taille : sauf à réponde de l’abus… La république utilise à merveille ce « sauf » en favorisant l’autocensure imposée sournoisement par la règle non écrite du politiquement correct. Dans le même esprit restrictif, les lois « informatique et libertés » et « LCEN » ont pour but, en réalité, de combattre l’indépendance d’esprit véhiculée par quantité de sites Internet. Je reviendrai sur cette loi LCEN « régulant » l’usage d’Internet en décrivant une expérience personnelle.

Il y a d’autres formes de désinformation, plus vicieuses que l’interprétation abusive de la loi ou le « black out » total. Pour mémoire et sans développer ici, je pense aux images subliminales qu’on dit avoir été utilisées sous Mitterrand et aux sondages d’opinions commandés par des groupes de pressions où les questions induisent les réponses souhaitées.

Il y a aussi celle qui est forgée de toutes pièces et qui découle de l’emballement médiatique et de la course à l’audience des média, comme à Timisoara, ville où on découvrit, au moment de la chute du dictateur Ceaucescu, un charnier gigantesque. Le journal « Le Monde » parlait de cinq à dix mille morts ; la TV montrait quelques corps déterrés ; les grandes consciences morales se couvrirent de ridicule à cette occasion en allant jusqu’à parler de génocide alors qu’il s’agissait d’une morgue à ciel ouvert, contenant une vingtaine de corps.

Il y a enfin le traitement « différencié » par la presse de faits divers sensibles, comme les profanations de lieux de cultes. Pour la répétition monotone, j’allais écrire quasi hebdomadaire, des croix renversées et des églises saccagés, un article sans suite dans le journal local suffit mais s’il s’agit d’une mosquée l’information est reprise par tous les médias, les ministres se déplacent en compagnie des religieux et SOS Racisme, la LICRA, le MRAP, la LDH se font entendre.

Tous ces obstacles au droit équitable à l’information, aux libertés d’opinion et d’expression sont infiniment graves mais moins, peut-être, qu’une autre forme qui se généralise : c’est l’effacement médiatique d’un sujet majeur, largement traité en son temps mais qui est considéré comme définitivement clos et qu’aucun médium n’a envie de rouvrir parce que des rapports d’enquêtes ont délivré une vérité officielle sur laquelle il ne serait pas convenable (ou prudent) de revenir ; on parle là d’omerta journalistique, imposée par des puissances occultes qui y ont intérêt, directement ou non. Sans parler des armes chimiques fantômes qui ont conduit à une coalition armée contre l’Irak, je citerai, par exemples, l’assassinat de Kennedy ou l’attaque du 11 septembre 2001 dont les explications officielles ont suscité bien des interrogations et d’âpres polémiques.

Dans le premier cas, le rapport de la commission Warren a affirmé qu’un seul homme avait tiré trois coups de feu, un seul tuant le Président Kennedy et blessant par ricochet un sénateur assis à ses cotés mais la commission n’a jamais expliqué comment une seule balle miracle avait pu avoir un parcours si erratique qu’elle pouvait causer sept blessures différentes aux deux hommes.

Dans le second, s’il est incontestable que des avions se sont jetés sur les tours jumelles de New York, des quantités de témoignages et de contre-enquêtes privées réfutent totalement plusieurs éléments de la thèse officielle bien connue. Je n’en retiens qu’un, que j’ai moi-même testé : la possibilité technique pour des passagers des avions détournés d’avoir eu de longs échanges avec le sol depuis leur téléphone portable. Pilote privé, j’ai tenté à plusieurs reprises d’établir le contact avec le sol depuis mon portable : à aucune altitude (entre 300 et 3.000 mètres) je n’y suis vraiment parvenu. Les téléphones portables américains sont-ils beaucoup plus performants que les nôtres ?

Bien que des livres, des reportages et des commentaires sur Internet, aient foisonnés depuis qu’un point final officiel a été mis aux « explications » de ces événements, la presse et la TV ne les évoquent plus que du bout des lèvres, et généralement pour laisser entendre qu’il s’agit de fantasmes de gens peu crédibles, voire un peu dérangés ou de maniaques du complot. Pourtant certains sont des professionnels reconnus dans leurs disciplines scientifiques mais on ne les invite presque jamais à exposer eux-mêmes leur point de vue.

Pour ce qui nous concerne, j’évoquerai très brièvement (avant d’y revenir plus loin), le drame algérien qui s’est terminé par un gommage médiatique total pendant près de 50 ans. Je ne veux pas parler des informations abondantes qui circulent à propos des relations ambiguës et chaotiques que nous entretenons avec l’Algérie mais de la façon dont nous nous sommes déshonorés pendant et après une guerre perdue, et dont on a refusé de parler pendant des lustres ; tout comme de l’attitude de l’Armée, question sur laquelle l’omerta la plus complète continue de régner.

Souvenons-nous que l’Algérie s’était développée au soleil, à son rythme mais à deux vitesses puisque les Français Musulmans n’étaient pas tout à fait des Français à part entière. Hélas ! Malgré le sursaut de mai 1958 et le plan de Constantine visant à moderniser le pays, l’idée d’abandon était bel et bien en route et tout était bon pour se débarrasser le plus vite possible du boulet algérien, de sorte qu’on vit l’armée tirer sur des civils qui voulaient rester Français, désarmer ses propres soldats harkis et les abandonner à l’effroyable vengeance du FLN, coopérer avec l’ALN pour pourchasser la résistance de l’OAS, et rester l’arme au pied lors du massacre d’Oran. Les rescapés (dits rapatriés) furent ignorés et laissés dans le dénuement pendant que nos députés écoutaient sans broncher le Président Bouteflika nous injurier à la tribune de l’Assemblée Nationale, certains l’ont même applaudi. D’autres, une minorité, ont préféré quitter ostensiblement l’hémicycle lorsque l’ex-commissaire politique de la willaya 5, basé au Maroc, est monté à la tribune,  invité par le gouvernement.

La République une et indivisible s’est déconsidérée en abandonnant ses départements algériens et ses citoyens. Ce n’est pas la première fois, et peut-être pas la dernière. En revanche l’armée s’est déshonorée en ne protégeant ni ses territoires ni ses habitants et, là, c’était une première. Au surplus elle a tiré sur la population civile et, là, c’est une tache infamante et  indélébile qui ne s’effacera pas même si on en parle absolument jamais. Je m’autorise à en dire un mot au nom de mon ami Jean Claude, tué la-bas, en pensant aussi aux civils de la rue d’Isly fauchés par les FM du 4 ème RTA, aux harkis abandonnés et découpés vivants par les FLN, à tous les gosses du contingent envoyés à la mort pour rien.

Aujourd’hui cette armée est commandée par des officiers généraux qui ont été formés par ceux qui étaient capitaines en 1962 et qui ont accepté l’inacceptable en restant dans l’armée. Malgré qu’elle ait encore quelques magnifiques régiments, excellents en tout (dans la lignée du 2 ème REP à Kolwezi), et possède le feu nucléaire, elle porte la marque de Caïn, réduite à être, le plus souvent, le pâle supplétif des américains ou des ONG, et chargée de distribuer des « sanisettes » en Afrique. Ex grande muette devenue une opportunité de carrière comme une autre et peuplée de fonctionnaires en uniformes, elle a des comptes à rendre et il faudra bien, un jour, vider l’abcès car l’œil était dans la tombe, et l’œil regardait Caïn.

La sphère politique n’a pas l’exclusivité en matière d’amnésie sélective. Voici un autre cas exemplaire de désinformation par effacement médiatique ou classement sans suite : l’affaire de la datation du Suaire de Turin, au  carbone14, qui a fait « la une » des journaux pendant des dizaines d’années avant de connaître un enterrement médiatique de première classe. Elle mérite d’être citée comme preuve que cette perversion du droit à l’information n’épargne aucun domaine car le pouvoir c’est d’abord la maîtrise totale de toute information.

 

A la toute fin du XIX ème siècle, un photographe prit un cliché du Suaire exposé à Turin ; quelle ne fut pas son immense surprise de constater que la plaque en négatif révélait l’exact positif de la photo d’un homme décédé après avoir été affreusement martyrisé et crucifié : quasiment la photo du Christ telle qu’un photographe aurait pu la prendre lorsque les Saintes Femmes l’ont déposé dans le tombeau, enveloppé dans un linceul. Cette révélation eut rapidement un énorme retentissement et, de partout, des ecclésiastiques, des historiens et des scientifiques se mirent à échafauder des hypothèses sur l’explication de cette extraordinaire image non faite de main d’homme, comme l’avait qualifiée un pape de la fin du moyen age. La polémique fit presque immédiatement rage : un faux grossier, un témoignage de la résurrection, l’acte de foi d’un artiste exceptionnel ou même l’empreinte d’une vraie crucifixion, reconstituée au moyen-age, etc.

En attendant de pouvoir trancher scientifiquement, on se mit à étudier sérieusement la relique, cherchant à déterminer son origine et à retracer son parcours. Elle était mentionnée sans ambiguïté dès 1357, date à laquelle elle était apparue à Lirey (en champagne) où elle était montrée dans une chapelle. On a pu remonter plus haut, jusqu’au siège de Constantinople, prise par les croisés en 1204, en route pour la IV ème croisade. Parmi le butin, le suaire, qui aurait été ramené en France. Plus haut encore, à Edesse (Turquie) où un disciple du Christ (un certain Addai)se rendit avec un mystérieux "portait", un linge plié pour que seule la face apparaisse ; en 525 une inondation détruisit la ville et lors de sa reconstruction on découvrit le linge caché au-dessus d’une porte de la ville. Un sanctuaire fut construit pour l’abriter. C'est à cette époque (VI ème siècle) qu'apparaît une abondante iconographie du Christ où on retrouve des caractéristiques qui apparaîtront sur la photographie du Suaire prise 1.500 ans plus tard.

En 1578 il est transférée à Turin où depuis il était exposée après avoir échappé à deux incendies, l’un en 1532 à Chambéry, l’autre en 1997, à la cathédrale de Turin, où il fut arraché aux flammes par un pompier. Jusqu’en 1988, des centaines d’ouvrages et des organismes privés spécialement consacrés au Suaire (STURP, CIELT, etc.), débâtirent de son authenticité. Parallèlement, d’innombrables médecins, criminologues et légistes, anatomistes, chimistes, spécialistes des tissus, historiens et scientifiques divers, analysèrent et tentèrent d’expliquer la nature de l’image (qu’on dit être la plus étudiée au monde), et son origine. Des dizaines de milliers d’articles en rendirent compte. Les explications farfelues, pour ou contre l’authenticité, venant aussi bien de chrétiens que d’athées, furent balayées pour ne laisser qu’une certitude : il n’y avait pas (et il n’y a toujours pas) d’explication scientifique permettant d’expliquer la formation de l’image.

Le suaire se présente sous la forme d’un drap rectangulaire (4,30 mètres par 1,15), en lin, finement tissé selon une technique « à chevrons », contemporaine du Christ (selon les Evangiles, Joseph d'Arimathie, membre du Sanhédrin mais secrètement disciple de Jésus, l'ensevelit dans son propre sépulcre taillé dans le roc, après avoir acheté un riche linceul) ; on y voit des traces de pliures, de brûlures et de divers raccommodages, ainsi que le tissus de renfort ajouté pour permettre de le suspendre lors des ostentations (présentations aux fidèles).

La surface des fibres est très légèrement roussie en surface, dessinant la forme d’un corps de face et de dos, le pliage face-dos étant au niveau de la tête. Bien que l’image restituée soit très pâle, la photographie agrandie permet de distinguer parfaitement un corps présentant tous les stigmates de la passion, tels que décrits par les évangélistes. Les traces sanglantes sont bien du sang, non pas imprimées dans les fibres mais collées à leur surface, son facteur rhésus AB est rare, on le rencontre surtout au Moyen Orient. Certaines des spores de pollen, retrouvées dans les fibres correspondent à des plantes communes dans cette région mais inconnues ailleurs.

Au delà de ce qu’un profane peut contempler lors des ostentations, la description scientifique montre, avec la précision d’un rapport d’autopsie, un homme mort mais non encore putréfié, véritable athlète d’environ 1,85 mètres et âgé approximativement de 35 à 40 ans (des historiens pensent que le Christ serait né en l’an – 4, année du décès d’Hérode Premier et époque où il est fait mention dans des textes anciens de l’apparition d’une comète que des astronomes ont identifiée depuis, 4 ans avant notre ère). Son corps porte toutes les traces de la passion qui ont été longuement étudiées et minutieusement décrites dans de nombreux livres :

La chevelure ramenée en arrière (genre catogan), et la barbe en double pointe, caractéristiques des juifs pieux au temps de Jésus. Les marques de la couronne d’épines qui ont saigné et dont l’une des coulures en forme de virgule a été copiée comme étant une mèche de cheveux (les premières copies datant des V et VI ème siècles, on pense que les artistes on tout à fait pu voir le linge et mal interpréter ces coulures). Le visage tuméfié. Le flanc percé comme par un fer de lance classique (et non un pilum romain à pointe carrée), or Rome utilisait de nombreux auxiliaires locaux pour maintenir l’ordre dans ses colonies et on sait que ceux-ci n’étaient pas équipés à la romaine. Les trous des clous dans les mains et les pieds, là où ils ne pouvaient qu’être situés sinon les chairs auraient cédé sous le poids du corps. Les traces de flagellation laissées par le fouet romain fait de lanières à boules d’os ou de plomb ; des légistes ont pu déterminer qu’une centaine de coups très violents ont été portés par deux bourreaux placés de part et d’autre du corps, couché sur le ventre (châtiment très exceptionnel car la flagellation était codifiée et, généralement, limitée à 20 ou 30 coups pour ne pas tuer le sujet). Parmi bien d’autres encore, le suaire présente trois caractéristiques étonnantes :

1/ L’image est tri-dimensionnelle, elle apparaît en relief, sans déformation, à l’examen d’appareils utilisés par la NASA pour restituer le relief du terrain sur des photos prises d’avion.

2/ Des traces de contusions sont visibles aux épaules et aux genoux où on trouva des particules de terre, ainsi que sous les talons : le poids de la croix que le Christ porta jusqu’au lieu de son supplice et les chutes en cours de chemin ?

3/ Les traces de coulures de sang sur les avant-bras sont, d’après les légistes, parfaitement conformes à la position d’un corps vivant cloué sur une croix. De plus leurs analyses ont révélé que la composition du sang contient une substance chimique produite par le stress ou la souffrance. Enfin il y a deux types de sang, l’un, plus clair, a coulé d’un corps vivant, l’autre, plus sombre, provient d’un cadavre.

On en était là lorsque, en 1988, le cardinal Ballestrero, Custode (gardien pontifical) du Saint Suaire, accepta enfin qu’on fasse un examen de datation au carbone 14.

Cette technique, qui s’affine de plus en plus, permettait déjà de dater avec une précision acceptable (en principe, de l’ordre d’une ou deux centaines d’années), des corps contenant du carbone. On utilise pour cela l’isolation – très délicate - d’un isotope radioactif du carbone (le carbone 14) qui a la propriété de se dégrader selon une période connue lorsque le corps cesse sa croissance (ici ce serait au moment où le lin aurait été moissonné).

Prélèvements de tissus et analyses en laboratoires faits, le verdict tomba de la bouche d’un certain professeur Hall, visiblement aux anges, lors d’une conférence de presse, lorsqu’il inscrivit sur un tableau noir, ces dates « 1260, 1390 », suivies d’un point d’exclamation appuyé. Le suaire aurait donc été tissé entre ces deux dates. D’après HaIl il ne pouvait donc s’agir que d’un faux fabriqué au Moyen-Age. Conclusion sans appel,  partagée par de nombreux scientifiques.

Après presque un siècle de controverses l’affaire paraissait donc définitivement réglée, et d’autant mieux que le Custode Ballestrero (c’est à dire le Vatican), accepta sans manifester d’émotion particulière cette conclusion ; tout comme il accepta sans réagir que les protocoles de contrôle qu’il avait exigé, n’aient pas été respectés. Rideau !

La presse se détourna du sujet et, depuis, s’est assez peu fait l’écho de ceux qui rejètent les résultats du test au C14. Lorsqu’elle en parle encore, c’est généralement pour dire que l’affaire est entendue et que les objecteurs ne peuvent être que des polémistes impénitents, des illuminés ou des croyants déçus dans leur foi qui, contre toute évidence, rejettent la vérité scientifique.

Pourtant les objections sont très nombreuses et mériteraient d’être débattues à nouveau ; beaucoup viennent de spécialistes du suaire et de journalistes indépendants qui les ont exposées dans des ouvrages et des colloques, en voici quelques-unes unes, très brièvement rapportées :

1/ Le minutieux protocole de prélèvement et d’examen des échantillons à tester, laborieusement établi entre le Vatican et les laboratoires, n’a pas été respecté du tout sur plusieurs points importants. Notamment le choix des laboratoires, ceux concernant le contrôle des prélèvements d’échantillons, la règle posée de la non concertation des trois laboratoires choisis et, surtout, l’obligation de publications détaillées de leurs protocoles de tests et des résultats. Sur ce dernier point les laboratoires (anglais et américains) ont même précisé que, finalement, il n’y aurait pas de compte-rendu du tout. Pour quelle raison ?

2/ L’endroit de prélèvement sur le suaire est éminemment discutable ; sous prétexte de ne pas endommager le linge il a été fait sur un bord (pollué par de nombreuses manipulations lors des ostensions) et non en pleine toile, là où il n’y a aucun raccommodage. Il est donc possible qu’on ait - sans mauvaise intention d’ailleurs - récupéré des fibres datant d’époques différentes et polluées. Comment justifier ce scrupule, contradictoire avec une démarche scientifique ?

3/ Contrairement à toutes les règles de conservation d’objets anciens, le Vatican à fait procéder, en 2002 ou 2003, à un nettoyage à sec du suaire, type pressing, avec passage à l’aspirateur et repassage, etc. Pourquoi ce surprenant toilettage ?

4/ Plus étrange encore, un moine observateur et sachant faire des additions, a noté que le poids total des fragments prélevés (PV de prélèvements), était assez différent de la somme de ceux qui avaient été indiqués comme ayant été reçus par les trois laboratoires (PV de réceptions). Qu’a-t-on analysé finalement ?

Et pour finir, en rien on n’a cherché à savoir et à expliquer comment un artiste génial du Moyen-Age avait pu reproduire une image tri-dimensionnelle, en négatif, en utilisant du sang rhésus AB et en imprégnant le tissus de pollen et de poussières qu’on trouve au Moyen Orient. Interrogation importante pour quantité de gens mais jetée aux oubliettes par le Saint-Siège lui même qui a fait officiellement savoir qu’il n’y aurait plus jamais de nouveaux tests scientifiques. Circulez, il n’y a (plus) rien à voir !

Et bien, moi je suis très choqué par la décision du Vatican, et je suis sûr qu’il reviendra tôt ou tard sur celle-ci, car il est d’une extrême importance pour la quête de la vérité, quelle qu’elle soit, qu’il y ait une nouvelle expertise, menée en toute transparence cette fois, et que, les progrès techniques aidant, nous ayons enfin une explication vraisemblable. Chrétiens ou non, nous y avons tous droit !

Ne pensons pas que cette forme d’omerta politico-journalistique ne concerne que des questions exceptionnellement importantes ou sensibles. Elle touche maintenant tous les sujets jugés embarrassants, qu’ils soient politiques, historiques ou autres, en voici une preuve, toute récente celle-là : le suicide du Colonel Robert Jambon, en octobre 2011, pour protester contre l’indifférence de nos responsables face à la répression féroce du régime communiste qui frappe les Laotiens des Hauts Plateaux qui s’étaient engagés aux côtés des Français durant la guerre d’Indochine. Ce colonel à la retraite depuis longtemps, avait combattu plusieurs années avec eux.

Sous couvert de plusieurs sites Internet, je lui laisse la parole en reproduisant de (longs) passages de sa lettre d’adieu, avant qu’il ne se fasse « sauter le caisson », comme il l’écrit : Ce n’est pas un suicide mais un acte de guerre visant à secourir nos frères d’armes en danger de mort… Quant à vous, les gouvernants sans honneur, vous, les grands « média » sans courage et vous, les « collabos » sans vergogne, je vous crache mon sang et mon mépris à la gueule !… Non, le Laos n’était pas une « colonie » comme les autres. Nous ne l’avions pas pris de force : il s’était donné à nous librement à la suite d’une sorte d’attirance réciproque nouée à l’occasion d’événements dramatiques… dans tout le pays, les Laotiens ont agi, au secours des Français menacés… A l’exception notable des H’mongs, victimes depuis 1975 d’un véritable génocide, ce ne sont pas de farouches guerriers mais ils savent, sans se plaindre, mourir au combat… quand les Japonais exécutèrent leur « coup de force » du 9 mars 1945… il y eut, en de nombreux endroits, une véritable chasse à l’homme blanc. Ceux qui étaient pris étaient souvent décapités… (Beaucoup) ont été sauvés par des Laotiens qui, au péril de leur vie, les ont emmenés, cachés et nourris jusqu’à ce que tout danger soit écarté. La France… a signé, après Dien Bien Phu, … trois traités garantissant la liberté et l’indépendance du royaume... enfin, le Traité de Paris de 1973 pour le respect et la reconnaissance de l’indépendance, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Royaume du Laos. Or ces accords ont été violés, sans réaction notable des signataires, par la République Démocratique du VietNam… Lorsque, fin 1975, les Américains se sont « désengagés » du conflit vietnamien, je n’ai pas compris que le Laos allait perdre son indépendance et qu’une inhumaine dictature communiste allait lui être imposée par la force des armes. Nos gouvernants ont feint de croire qu’il s’agissait d’une affaire intérieure laotienne, ce qui les dispensait d’agir dans le cadre de nos engagements… Par suite du mutisme complice des autorités françaises, je n’ai appris l’asservissement du Laos qu’en 1999, en lisant le témoignage terrifiant du Colonel Khamphan Thammkhanti, l’un des rares rescapés de ces goulags qui font partie de la « culture » communiste. Ce récit, intitulé « La vérité sur le camp-prison N°01 ou camp de la mort au point 438-745 » m’a été transmis par SAR le Général Tiao Saayavong, ancien commandant de la 1ère Région Militaire (Luang Prabang) et demi-frère du roi Sri Savang Vatthana. Ce Général, que j’avais connu lieutenant à Thakkek en 1954, avait lui-même passé 16 ans en camp de « rééducation ». Quelque temps après avoir témoigné, lui et le Colonel Thammkhanti sont morts des suites des mauvais traitements qu’ils avaient endurés... Avec une grande naïveté, j’ai pensé que nos « média » et nos gouvernants n’étaient pas « au courant »... il m’appartenait donc de dénoncer le crime. Ce que j’ai fait en m’adressant aux grands journaux, aux mouvements de défense des peuples opprimés, aux politiciens, à Mr Chirac puis à son épouse, à certaine vedette de la chanson, à Mr Kouchner, à Mr Ménard, à Mr d’Ormesson, à Mr Devedjian, au candidat puis au Président Sarkozy et à son épouse. Les réponses sont allées du silence méprisant aux justifications minables ou mensongères. Et j’ai fini par comprendre qu’ils étaient tous « au parfum », un parfum de cadavres, et que tous participaient à cette conspiration du silence qui protège les crimes communistes. Et puis, au début de l’année 2010, est arrivé l’inacceptable : 4.200 H’mongs enfermés depuis des décennies dans un « camp de regroupement  » thaïlandais ont été livrés à leurs bourreaux lao-viets afin d’améliorer encore les bonnes relations (commerciales) nouées depuis déjà longtemps entre la République Démocratique Populaire Lao et le Royaume Thaïlandais. Survenant au moment où l’on « commémorait » la sinistre rafle du Vel. D’Hiv., commise pour des raisons ethniques… ce crime… aurait dû soulever une énorme vague d’indignation. C’était compter sans le pouvoir discrétionnaire des journalistes de tous bords qui ont littéralement escamoté l’événement. A part deux ou trois brefs communiqués, que personne n’a repris mais qui pourront, plus tard, servir d’alibi, et ce sont toutes les « belles consciences brevetées » qui sont restées muettes, enveloppant dans un linceul de silence les 4.200 H’mongs partis pour leur dernier voyage…

On n’a pas entendu la grande presse parler de ce nouveau génocide. Qui donne les consignes consistant à monter en épingle un événement ou, au contraire à le passer sous silence ? Ce colonel a écrit avant de mourir « C’était compter sans le pouvoir discrétionnaire des journalistes de tous bords qui ont littéralement escamoté l’événement ». C’est bien la pire forme de désinformation qu’il a dénoncée : celle qui consiste à choisir l’information à divulguer, à amplifier ou bien, à minimiser ou à passer à la trappe. Au nom de quelle éthique journalistique ?

Je précise que TF1 a fait, brièvement, état de ce suicide dans son journal télévisé du 15 décembre 2011 (validant implicitement les sources Internet). Quelle réactivité, un mois et demi après les faits ! Pour quelle raison ? A-t-on estimé qu’il y avait eu trop de « bruissements » sur la toile Internet pour continuer d’ignorer un fait divers, pas si divers que cela ? Naturellement, le journaliste de service n’a pas dit un mot des accusations du colonel à l’encontre de la classe politique, des journalistes et des « belles consciences ». CQFD.

Alors que nous sommes submergés de nouvelles plus ou moins dignes d’intérêt, assorties de précisions futiles sur des questions sans importance, parallèlement, tel un cancer, le déni d’information se propage et touche même à des sujets de la vie quotidienne : des plans de licenciement dans des entreprises florissantes, des détournements de subventions dans des collectivités territoriales ou des malversations de banquiers. A tous ces faits-divers les porte-parole des responsables opposent désormais le silence, assorti éventuellement d’un lapidaire : Nous ne souhaitons pas communiquer sur ce sujet.Il y a aussi quelque chose de pourri au royaume des communicants qui ne communiquent volontiers que lorsqu’il n’y a rien à dire.

Heureusement, des sites Internet permettent de briser le mur de la manipulation ou du silence. C’est ce qu’a encore fait, il y a peu, le célèbre site « WikiLeaks », qui a rendu publics des documents sur les systèmes de surveillance des télécommunications qui montrent un marché de la surveillance de masse représentant désormais cinq milliards de dollars, avec des technologies capables d’espionner la totalité des flux Internet et téléphoniques à l’échelle d’une nation. Les fleurons de ce marché s’appellent Nokia-Siemens, Quosmos, Amesys (Bull)… Etrangement la presse a été très discrète à propos de ce « Watergate » permanent, de ce  flicage inadmissible des communications (privées ou non) alors qu’en principe les « écoutes » sont étroitement réglementées.

Entendons-nous bien, les journalistes exercent un métier nécessaire au bien public et, pour autant qu’ils doivent gagner leur vie comme tout un chacun, Ils ne sont pas responsables de dérives qui les rendent prisonniers des manipulateurs d’opinion. Ceux que je dénonce ce sont les « kapos » de l’information, ces chefs journalistes, ces vedettes de l’information spectacle ou des sondages qui, pour rester sur le devant de la scène, « booster » une carrière rémunératrice ou complaire aux puissants du moment, leur apportent le concours de leur talent ou de leur renommée.

Cela peut rapporter gros d’ailleurs. Ainsi, et pour que ne citer qu’une personnalité très connue, Madame Anne Sainclair, très riche héritière, journaliste politique et (encore) épouse de Dominique Strauss-Kahn, gagnait paraît-il, 30.000 euro par mois pour animer (avec brio d’ailleurs) une émission hebdomadaire bien orientée politiquement. Elle aurait « négocié » son départ pour plus d’un million d’euro. On l’a appris par la presse cinq ou six ans après, et seulement lorsque les exploits de son mari ont été connus de tous.

Concernant DSK, qui a reconnu avoir eu une attitude inappropriée (comme c’est joliment dit) au Sofitel de New York, une fois de plus il paraît que beaucoup de monde « savait » dans les milieux politiques et journalistiques mais, bel exemple de désinformation par silence médiatique de connivence, personne n’en souffla mot avant que le scandale n’éclate. Pourtant l’homme aurait très bien pu devenir chef de l’Etat, avec toutes les dommages que son comportement et sa vulnérabilité auraient pu entraîner pour le pays. Comment s’en étonner, La Fontaine n’avait-il pas déjà écrit, dans la langue exquise du grand siècle : Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.

Indignez-vous si vous voulez mais le carcan de l’information orientée et pré digérée, n’ira pas en se desserrant, au contraire. Les  manipulateurs, qui disposent du nerf de la guerre, tenteront toujours de faire prendre des vessies pour des lanternes à l’opinion publique ; comme le patron des (remarquables) avions Dassault qui a acquis le groupe Socpresse, éditant de nombreux journaux (Le Figaro, L’Express, L’Expansion, etc.), et qui n’a pas caché le but de cette opération : cela permet de faire passer un certain nombre d’idées, a-t-il dit.

Avec cet aveu, le seul moyen pour s’informer sans être (trop) manipulé est de tabler sur le pluralisme des sources en recoupant les informations des radios, des télévisions ou de la presse avec celles qui abondent sur Internet. Certes, ces dernières ne sont pas toutes fiables et se recopient souvent les unes les autres mais elles émanent de sources tellement variées qu’il est possible, sinon de démêler le vrai du faux, du moins de ne pas tout prendre pour argent comptant.

A cet égard, la consultation du site du Parlement Européen est instructive. Cela mérite le détour car, au fil des débats filmés et mis sur Internet par cette instance, on peut constater le gouffre existant entre l’idée que nous nous faisons de la démocratie, et la façon dont l’entendent (et la pratiquent) les gens de Bruxelles, j’y reviendrai.

 

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